Il y a exactement 690 ans aujourd'hui ; le 1er avril 1333, le Seigneur de La Guépie Olivier III accorde aux habitants Les Libertés Guépiennes. Aussi, à cette occasion nous vous proposons un article composé d’extraits du livre La Baronnie de La Guépie : Des origines à nos jours écrit par Raymond Granier et l’Abbé Jean Baptiste Bouyssier (Curé de St Martin Laguépie).

Dans la deuxième partie du livre ”LES ÉVÉNEMENTS”, à la page 34 du Chapitre III, les auteurs nous apprennent le contexte de la signature de cette charte:
“Le 1er avril 1333 fut un jour heureux pour notre cité [de La Guépie] ! Le Seigneur Olivier III, répondant à la supplication et réquisition de ses habitants [...], leur accorda des LIBERTÉS. La charte fut rédigée ce jour-là ; elle spécifiait les droits et devoirs du suzerain et de ses vassaux; elle confirmait les usages anciens. Par cet acte, les communautés de Saint-Amans et de Saint-Martin s'organisaient et devenaient indépendantes, du moins en ce qui concerne Saint-Martin, qui auparavant était du consulat de Cordes. Pour Saint-Amans, nous ne savons pas si elle avait son existence propre ou si elle dépendait de Najac [...]. La charte fut faite en latin, comme tous les actes de cette époque, mais en 1354 nos ayeux en firent faire une traduction en roman. Nous ne possédons pas les originaux de ces deux documents, mais seulement un vidimus (confirmation) de 1480, en latin, et une copie de 1529 en roman. Le vidimus de 1480 était (lors de l’écriture du livre) conservé aux archives du château de Combret en Aveyron.”
Plus loin dans l’ouvrage, on retrouve quelques 54 articles traduits de la charte des Libertés Guépiennes afin d’en mesurer la nature et les conséquences. C’est là, dans la IIIe partie du livre “LES INSTITUTIONS” - chapitre VI - page 78 :
“Introduction du résumé de la charte de 1333 traduite en Roman en 1354 issu de l’ouvrage “Coutumes et privilèges du Rouergue” par Baillaud et Verlaguet.
En Roman
Aysso son las libertats et las franquezas donnados et autregadas als arbitrés et alz abitans del loc de la Guéppie du de la honnour per lou noble et pouderos barou mousur Olivier de Pena cavallié et seignor del dict loc de la Guéppia et juridictiou per lou dict sieur alz habitants a tener et sevar en aissy comma sensecq
En Français
Ce sont les libertés et les franchises données et octroyées aux arbitres et aux habitants du lieu et honneur del La Guépie par le noble et puissant baron Monsieur Olivier de Penne chevalier et seigneur dudit lieu et juridiction de la Guépie; de la part dudit sieur les habitants les garderont et observeront ici comme suit”
Les articles concernent principalement les règles de la vie quotidienne détaillant le montant des différents impôts, le droit du commerce, le droit rural, les droits pour les habitants de pêcher dans la rivière, de faire moudre le blé et cuire le pain au moulin et dans le four du seigneur.
On y apprend aussi l’organisation des institutions assurant une forme de déconcentration des pouvoirs et ainsi comment étaient nommés les consuls du village. Il expliqué dans le premier article qu'annuellement avait lieu le jour de la fête de la Madeleine (22 juillet), l'élection par leurs prédécesseurs de 6 arbitres, consuls “bons et capables.
Le chapitre VII : L’organisation municipale, nous en apprend plus sur les consuls :
“La charte fixe le mode d'élection et les attributions des consuls. Saint-Martin avait donc trois consuls : un de Saint-Pierre, un de Sommart, un de Saint-Martin. Saint-Amans avait aussi trois consuls : deux du village et le troisième pris soit à la Taillède, soit aux Arènes. Avec le temps, leurs attributions varièrent quelque peu, certains articles de la charte étant devenus inapplicables ou tombés en désuétude. Chaque communauté avait son organisation administrative particulière, mais le cas échéant, les six consuls se réunissaient pour délibérer ou arbitrer quelques conflits particuliers : passage des eaux, servitudes, etc.”
Plus insolite l’Article 21 de la charte concerne les sanctions applicables en cas d'adultère :
“ Si un homme ou une femme étaient surpris en flagrant délit par deux témoins de bonne foi, ils paieraient soixante sous d'amende au seigneur au maximum, sinon ils devraient courir, nus, par la ville. (Cette clause se trouve dans toutes les chartes et elle existait dans l'antiquité. Il est probable que les coupables préféraient payer, lorsqu'ils le pouvaient.)”
Nous espérons que cette incursion dans l'histoire de Laguépie et St-Martin Laguépie au travers de cette date importante vous donnera l'envie de vous plonger dans cet ouvrage. Vous pouvez nous contacter pour acquerir un exemplaire de La Baronnie de La Guépie.